Le jeudi 27 juin 2024, l’hôtel Onomo de Port Bouet a accueilli le cinquième panel des Awa Days, un événement organisé dans le cadre du Prix Awa par Enabel. Ce prix vise à mettre en lumière les entrepreneures des pays partenaires de la Coopération belge et à célébrer leurs projets dans les industries culturelles et créatives.
L’entrepreneuriat, bien que transcendant les frontières et les genres, présente des défis particuliers pour les femmes. Les entrepreneures féminines doivent naviguer à travers des normes sociales inégalitaires, la charge des soins familiaux, des difficultés d’accès aux marchés et au financement, et des violences basées sur le genre. Le Prix Awa ne se limite pas à une simple compétition, mais organise des événements locaux et internationaux pour sensibiliser et mobiliser des actions concrètes visant à lever ces obstacles et promouvoir l’égalité des chances.
Le cinquième panel, intitulé “Le pouvoir de l’art et de la culture : renforcer la résilience économique et la paix dans les communautés dévastées par la guerre”, a vu la participation de quatre intervenants de renom qui ont partagé leurs perspectives sur ce sujet crucial.
Kamate Abdramane, Directeur général du Marché des Arts et du Spectacle Africain (MASA), a ouvert le panel en soulignant l’importance du MASA. La dernière édition de ce marché, qui s’est tenue sur huit jours, a présenté 300 spectacles avec 2000 artistes de 59 pays. Il a exprimé sa fierté pour le secteur culturel et a insisté sur le rôle du MASA comme plateforme de promotion du vivre-ensemble et de la résilience à travers la culture.
Aristide Tarnagda, comédien, dramaturge et metteur en scène burkinabé, et directeur des Recréâtrales, a présenté son projet “Terre ceinte”. Ce projet vise à participer à la reconstruction sociale et psychologique des victimes du terrorisme en utilisant l’art comme moyen de catharsis. Tarnagda a souligné l’importance de l’art dans le quotidien des populations affectées par les conflits, afin de leur redonner goût à la vie et de renforcer la solidarité.
Ben Kamuntu, fondateur de Goma Slam Session, a partagé son expérience personnelle de grandir dans une région marquée par la guerre. Il a créé le collectif avec l’idée de rêver d’un Congo de paix et de justice, en s’inspirant de la poésie comme moyen de résistance contre la violence. Kamuntu a exprimé son désir de devenir un témoin de paix et d’encourager les autres à rêver et à construire un avenir pacifique pour le Congo.
Aminata Simpara, à la tête de l’entreprise N’Terini au Mali, a évoqué son initiative pour gérer les défis liés aux menstrues, particulièrement face aux tabous. Simpara et son équipe ont formé 500 jeunes en gestion d’hygiène menstruelle dans des écoles publiques. Ces jeunes ont ensuite créé des contenus de sensibilisation, tels que le slam, le théâtre et la danse, pour éduquer d’autres jeunes sur la précarité et l’hygiène menstruelles. Aujourd’hui, ces jeunes continuent à véhiculer le message, contribuant à une nouvelle génération décomplexée et proactive.
Ce panel des Awa Days a mis en lumière comment l’art et la culture peuvent être des outils puissants pour renforcer la résilience économique et promouvoir la paix dans les communautés touchées par la guerre. Les interventions des quatre participants ont montré que, malgré les défis, l’engagement et la créativité peuvent ouvrir la voie à un avenir plus harmonieux et prospère pour l’Afrique.