La troisième édition du Forum National du Jeune Cacaoculteur (FNJC) s’est tenue le mardi 19 novembre 2024 à l’Hôtel Ivoire, sous le thème « Jeunesse et cacaoculture durable en Côte d’Ivoire : défis, RDUE et opportunités ». Ce rendez-vous annuel vise à mobiliser la jeunesse ivoirienne autour des enjeux d’un cacao durable, secteur clé de l’économie nationale.
Un appel à l’engagement des jeunes
Dans son discours inaugural, Alahassane Diakité, commissaire général du FNJC, a insisté sur l’importance de préparer une relève pour les producteurs de cacao tout en favorisant une agriculture respectueuse de l’environnement. Il a également mis en avant des avancées notables des éditions précédentes, notamment la création de Diakité Cocoa, une entreprise valorisant les sous-produits du cacao pour les secteurs cosmétique et pharmaceutique.
Plusieurs initiatives concrètes ont émergé des forums antérieurs : la formation des jeunes, le développement d’infrastructures éducatives en milieu rural et l’installation d’un complexe industriel à Divo. Ces actions visent à stimuler l’économie locale et à renforcer l’implication des jeunes dans la transformation de cette matière première.
Innover pour préserver l’avenir
Jean-Marc Bouabré, président du comité scientifique, a souligné la nécessité d’une action immédiate pour transformer les défis en opportunités. Selon lui, la jeunesse ivoirienne a un rôle central à jouer dans la redéfinition de la cacaoculture à travers des solutions innovantes telles que l’agritech et l’agroforesterie, pour atténuer les impacts environnementaux tout en améliorant la résilience du secteur.
Par ailleurs, la conformité au Règlement de l’Union Européenne sur la Déforestation (RDUE), qui entrera en vigueur en 2025, a été abordée comme un enjeu majeur. Ce texte impose que le cacao exporté soit exempt de tout lien avec la déforestation, un défi qui pourrait également se transformer en avantage compétitif pour la Côte d’Ivoire sur le marché mondial.
Un pilier de l’économie nationale
Le professeur Angui Téhua Pascal, représentant le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, a rappelé que la filière cacao contribue à 15 % du PIB et représente 40 % des exportations du pays. Pour maintenir ce leadership, il a encouragé la transformation locale du cacao, afin de maximiser les revenus des producteurs. Il a également salué l’ouverture de 11 établissements de formation agricole, une initiative gouvernementale visant à préparer une nouvelle génération d’acteurs du secteur.
Une vision pour l’avenir
Le FNJC 2024 invite la jeunesse ivoirienne à voir ces défis comme des opportunités de bâtir une filière durable, inclusive et compétitive. Avec l’appui des autorités et l’adoption de pratiques novatrices, la Côte d’Ivoire peut consolider sa position de leader mondial du cacao tout en garantissant un avenir prospère pour les générations futures.
Ce forum illustre ainsi l’urgence de repenser la chaîne de valeur de ce secteur vital, en conjuguant innovation, durabilité et engagement des jeunes.
Akoi Mel