Le 4 novembre 2024, au Crrae-Umoa à Abidjan-Plateau, le Premier ministre et ministre des Sports et du Cadre de vie, Dr Robert Beugré Mambé, a réaffirmé l’engagement du gouvernement ivoirien à promouvoir un développement inclusif, ancré dans une politique d’économie sociale et solidaire (ESS). Cette déclaration a été faite lors de l’ouverture du premier colloque scientifique organisé par l’Africa Perspectives Institute (Api), dont le thème portait sur l’ESS et le développement des pays africains : “États des lieux, défis et perspectives”.
Dans son discours, Dr Mambé a souligné l’importance croissante de l’économie sociale et solidaire pour l’Afrique, notamment à la lumière des nombreuses réalisations d’infrastructures socio-économiques entreprises par le Président de la République, Alassane Ouattara. Selon lui, l’ESS représente non seulement une alternative viable, mais aussi un impératif pour le développement économique et social du continent.
Le Premier ministre a proposé cinq réalités fondamentales devant orienter les politiques des gouvernements africains. Tout d’abord, il a insisté sur la nécessité d’une volonté affirmée de promouvoir le développement économique et social de toutes les couches de la population. Ensuite, il a évoqué l’importance de la solidarité, précisant que le succès de chacun doit être considéré comme celui de la communauté entière. La préservation de l’harmonie avec la nature, qui est source de vie et d’énergie, a également été soulignée comme une priorité.
Dr Mambé a mis en avant la nécessité de renforcer l’énergie cinétique, essentielle à la dynamique de développement mondial, ainsi qu’un changement de paradigme en matière de protocoles bancaires, en les adaptant aux réalités sociales des pays africains. Il a affirmé que les réflexions menées par le Think Tank de l’Api seraient cruciales pour orienter efficacement les politiques des États africains.
En saluant la participation active de plusieurs ministères sectoriels aux travaux du colloque, le Premier ministre a exprimé sa confiance dans le potentiel de propositions bien coordonnées et réalistes. Cela, selon lui, devrait permettre d’atteindre des résultats tangibles. Il a notamment salué le ministre Souleymane Diarrassouba, en charge du Commerce et de l’Industrie, et Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, pour leur engagement dans cette initiative.
Lors de cet événement, le ministre sénégalais de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, Alioune Badara Dione, a partagé l’expérience de son pays en matière d’ESS. Il a expliqué que la politique sénégalaise repose en grande partie sur des accords tripartites entre l’État, le secteur privé et les collectivités locales, visant à mutualiser les ressources pour les zones ciblées. Cette approche collaborative est perçue comme un moyen efficace d’optimiser les efforts de développement.
De son côté, Myss Belmonde Dogo, ministre de la Cohésion sociale, de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté de la Côte d’Ivoire, a précisé que l’ESS était désormais une priorité au sein des actions gouvernementales. Selon elle, cette politique constitue un levier stratégique pour le développement et s’inscrit dans le cadre du projet “Une Côte d’Ivoire solidaire”, aligné sur les recommandations de l’ONU. Elle a également souligné que l’ESS représente un outil efficace pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations.
Cependant, Myss Belmonde Dogo a reconnu qu’un cadre juridique pour l’ESS est encore manquant en Côte d’Ivoire. Elle a exprimé l’espoir que le projet de loi en préparation, actuellement sur la table du secrétaire général du gouvernement, sera opérationnel d’ici 2025. Ce cadre légal est considéré comme essentiel pour structurer et promouvoir davantage l’économie sociale et solidaire dans le pays.
Ainsi, le colloque scientifique de l’Africa Perspectives Institute a permis de mettre en lumière les enjeux et les opportunités liés à l’économie sociale et solidaire en Afrique. Sous l’impulsion du gouvernement ivoirien, cette approche pourrait devenir un moteur essentiel pour un développement inclusif et durable, capable de répondre aux défis économiques du continent.
Akoi Mel