Litige foncier à Adjamé : le propriétaire accuse, le maire se défend !

 

Un conflit foncier majeur agite la commune d’Adjamé, à Abidjan. Un propriétaire de plusieurs parcelles, présent sur le site depuis 1966, se trouve aujourd’hui en plein bras de fer avec les autorités locales. Au cœur du litige, le déguerpissement soudain et sans préavis d’un terrain de 20.000 m².

Le propriétaire du site, Khalil, affirme que l’opération de déguerpissement a eu lieu sans aucune notification préalable ni document officiel. Selon lui, cette intervention a eu lieu de manière arbitraire, marquant un épisode de profonde injustice. “Nous payons des impôts jusqu’à ce jour sur ces titres fonciers. Ce n’est pas un bien à utilité publique,” déclare M. Khalil. Malgré les tentatives répétées de rencontrer le maire à plusieurs reprises, ses demandes auraient été ignorées.

Maître Obo Tchimou Florent, juriste de la famille Khalil affirme que le décret pris par le ministre du gouverneur ne concernait pas leur zone pour le déguerpissement. De plus, le cadastre continue de reconnaître le droit de propriété des parcelles de son client “Nous interpellons les autorités pour qu’elles interpellent le maire d’Adjamé pour son abus et qu’il respecte les documents éthiques que nous détenons sur les parcelles d’Adjamé,” plaide le maître Obo Tchimou. Il dénonce également le fait que les installations de haute tension sur leur site ont été mises en place sans leur avis préalable.

Face à cette situation, maître Obo Tchimou a décidé de porter l’affaire de son client devant la justice. Ils espèrent obtenir réparation et une reconnaissance officielle de leurs droits fonciers. Ils appellent également les autorités compétentes à se pencher sur cette affaire pour rétablir l’équité et la justice.

Interrogé sur cette affaire, le maire d’Adjamé a donné sa version des faits. “J’ai reçu un courrier de la CIE, qui disait d’enlever tous ceux qui étaient sous haute tension dans la commune. Après avoir reçu ce courrier, j’ai envoyé des mises en demeure aux occupants qui n’ont pas respecté cette mise en demeure. Comme il s’agissait de déployer les grands moyens, j’ai souhaité que la CIE mette ces moyens à disposition de la commune afin qu’on puisse déguerpir les occupants”, explique-t-il.

 

Le maire ajoute : “Cela n’a pas été fait jusqu’à ce que le ministre gouverneur, dans sa politique de désengorgement du district d’Abidjan, procède au déguerpissement. Je suis fort étonné que celui qui revendique l’espace accuse le maire d’Adjamé. Je suis outré et je pense que devant ce genre d’accusations qui sont très graves, je vais porter plainte.”

Ce litige foncier à Adjamé soulève des questions cruciales sur la gestion des terrains, les droits des propriétaires et le respect des procédures légales par les autorités locales. Les actions de déguerpissement sans préavis et sans documentation officielle mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les propriétaires fonciers dans la région. Alors que l’affaire se dirige vers les tribunaux, de nombreux regards sont tournés vers les autorités compétentes, espérant qu’une solution juste et équitable sera trouvée.

 

Akoi Mel

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